L'Eglise Sainte Agathe

L’église est remarquable par la qualité de son extérieur de Type dit « Lombard » à colonnettes. L’édifice a été bâti à la fin du XIème siècle et au début du XIIème siècle.

Historique

Une charte de 1099 que relève le « gallia christiana », fait mention d’une église à Valergues dédiée à Sainte Agathe, siège d’un prieuré dépendant de l’abbaye de Psalmodi (proche de Saint Laurent d’Aigouzes), elle-même se rattachant au diocèse de Maguelonne. La voûte en berceau a été refaite en 1643. En 1737, on perça le mur nord de la troisième travée pour élever la chapelle Saint Sébastien (aujourd’hui appelée Chapelle de la Vierge).

Pendant la révolution, le prieuré Sainte Agathe a été vendu comme bien national. On s’en est servi de grenier. En 1859, une sacristie fut construite, démolie en 2005 suite aux travaux de restauration 1ère tranche de l’abside.
En 1870, une porte sud de l’église a été restaurée pour devenir la porte d’entrée principale. A l’origine, le portail d’entrée se situait sur le flanc nord de la première travée. Il a été muré en 1875 et est caché dans une remise de particulier.

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L'intérieur de l'église

L’église est constituée d’une nef simple à vaisseau unique de 20,50 m sur 8,25 m. La nef est divisée en trois travées, séparées par des arcs doubleaux, et terminée à l’est par une abside semi-circulaire. La voûte a été refaite en 1643. Auparavant, elle était en bois. Le mur triomphal est percé d’un oculus qui représente les armes de la ville qui sont d’azur, à cinq étoiles d’or passées en sautoir.

Le vitrail représente la patronne du village Sainte Agathe, tenant la palme du martyr. Sainte Agathe née à Catane en Sicile a été torturée comme chrétienne, elle est représentée portant ses seins sur un plateau. Avant de mourir, elle dit à son bourreau « homme cruel, ne te souvient-il plus de ta mère et des seins qui t’ont nourri pour me mutiler de la sorte ». Sainte Agathe est également patronne de l’île de Malte.

Le maître autel est en marbre de Carrare, des Pyrénées et de l’île de Pôros. Cet autel, déplacé en 2005, lors des travaux de réhabilitation, provient de l’abbaye de Vignogoul près de Pignan. Transporté après la Révolution, il est surmonté d’une « gloire » en marbre blanc, avec figures d’anges, rayons en diadème royal. Les vitraux ont été refaits en 2007.

La largeur de l’édifice, étant plus grande au sommet qu’à la base (différence de 20 cm), marque la symbolique d’une église navire mythique, dont la coque est la voûte qui porte les chrétiens dans ses flancs de pierre et dirige leur marche vers le ciel.

A remarquer, des roues solaires dans l’abside au dessus de l’autel, il s’agit probablement de matériaux provenant d’une église wisigothique (IVème siècle) du temps de la Septimanie, également un minuscule escalier aménagé dans l’épaisseur de la maçonnerie. Ceci est fort curieux car d’une part, il est condamné et d’autre part il semble trop étroit pour qu’une personne puisse l’utiliser. Peut être a-t-il été conçu pour pouvoir accéder au clocher ? Aucun élément ne nous permet d’expliciter réellement sa fonction.

Les extérieurs de l'église

L’église a été intégralement restaurée en 2007 y compris la réfection de la toiture, le parvis et l’éclairage en 2009.

1. L’abside donnant sur le plan Jean Paul II, présente un décor d’arcatures gemisées, la fenêtre axiale placée entre deux bandes lombardes. (strie, chevrons, torsades,…)

2. La Nef : le mur sud (Place Alfred Rivière) est orné d’arcatures lombardes. Les baies de fenêtres possèdent une voussure torique qui retombe sur des chapiteaux décorés tantôt d’acanthes, tantôt d’oiseaux, tantôt de personnages. Des signes sont gravés dans les moellons, une pointe de flèche, signe gravé par l’ouvrier qui a taillé la pierre, un cadran solaire, des cercles enserrant une marguerite à 6 pétales, toujours d’inspiration wisigothique. Les murs ont une épaisseur d’1.35m.

3. Le Portail Sud : la porte méridionale est d’origine romane, l’encadrement extérieur a été refait au XIXème siècle. Les voussures du berceau reposent sur des chapiteaux sculptés de feuillages. L’entrée n’a d’anciennes que deux têtes grimaçantes sur lesquelles repose l’arc principal. Au dessus, a été érigée en 1875, une statue en bronze sur un piédestal représentant l’Immaculée Conception. Le parvis a été refait en 2009, en pierre de Roquemaillère, carrière romaine située à Nîmes d’une grande qualité aux reflets gris bleus.

4. Le Campanile : la cloche date de 1713, et porte le nom de Marie, sa marraine, veuve du Maire. Sur la cloche est écrit une inscription lation :

« A FULGUE ET TEMPESTATE LIBERA NOS DOMINE SANTA AGATHA,
ORA PRONOBIS »

Il faut se souvenir que Sainte Agathe, née à Catane au pied de l’Etna, est vénérée par les Siciliens pour sa protection des caprices du volcan. Patronne de Malte (possession anglaise pendant la seconde guerre mondiale), elle aurait protégée l’île des bombes allemandes de la LufTwafen.

En 2006, l’Evêque de Montpellier, Monseigneur Azéma, a béni une nouvelle cloche, installée dans le campanile, qui a pour marraine Clarisse, conseillère municipale et pour parrain Bruno, responsable des cérémonies religieuses.

Monsieur Reynes, instituteur de notre village jusqu’en 1958, qui nous a quitté en 2008,
a écrit un poème sur Valergues avec ces vers consacrés à notre église :

« Avancez dans ses rues peut être un peu trop plates
la voici : une église au vieux porche roman,
Avec un toit moussu,
Avec ses tentes mates
Et son petit clocher qui chante dans le vent !! »

« Avançats dins sas carrieras benleù un pauc platas
Es aqui sa gleisa al vièlh porge roman,
Amb sa teulada mossuda,
Amb sas colors matas,
E son pitchon cloquier que canta dins le vent !! »

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